Comprendre les critères d'ordre de licenciement économique
Application, droits des salariés, recours possibles, découvrez tout ce que vous devez savoir sur les critères d'ordre lors d'un licenciement économique.
Si vous êtes sur le point de vous faire licencier pour un motif économique, votre employeur vous a peut-être proposé un contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Vous n’avez que quelques jours pour vous décider, et vous vous posez mille et une questions. C’est normal, et nous sommes justement là pour vous répondre et vous aider à faire votre choix !
Qu’est-ce que ce dispositif peut vous offrir ? Quels sont ses avantages ? Ses inconvénients ? Comment vous reconvertir vers un métier porteur grâce au CSP ? Vous trouverez dans cet article toutes les réponses aux questions que vous pouvez vous poser concernant le contrat de sécurisation professionnelle. Bonne lecture !
Le Contrat de Sécurisation Professionnelle (abrégé CSP) est l’un des dispositifs qui peut être proposé aux salariés victimes d’un licenciement économique. Il est financé par France Travail (anciennement Pôle Emploi), avec une contribution de votre ancien employeur.
L’objectif du CSP est simple : faciliter votre retour à l’emploi en vous permettant notamment de bénéficier :
Pour pouvoir être exigible au CSP, vous devez soit :
En plus de cela, vous devez également :
Bon à savoir : dans le cadre d’un plan social en France, une entreprise de moins de 1 000 salariés peut préférer proposer un congé de reclassement ; dans ce cas, elle ne peut leur proposer de contrat de sécurisation professionnelle, ces deux dispositifs étant exclusifs.
Le moment où un CSP vous sera proposé dépend de plusieurs conditions, notamment du nombre de licenciements envisagés, du nombre d’employés que compte votre entreprise, et de l’existence ou non d’un CSE dans votre structure.
Si moins de 10 salariés sont licenciés sur une période de 30 jours, le contrat de sécurisation professionnelle vous sera proposé pendant votre entretien préalable de licenciement.
Si plus de 10 salariés sont licenciés sur une période de 30 jours, vous recevrez les documents d’information du CSP :
Cas spécifique : si vous êtes en congé maternité ou en arrêt-maladie lors de ces discussions, votre employeur devra vous remettre au plus tard au lendemain de votre retour, contre récépissé, le document d’information du CSP conçu par France Travail.
Vous disposez de 21 jours calendaires pour prendre votre décision et accepter ou refuser le CSP. Ce délai démarre au lendemain du jour où votre employeur vous aura remis le document d’information sur ce dispositif. Par exemple, si vous le recevez le 1er mars, vous aurez donc jusqu’au 22 mars pour le notifier de votre décision. Notez par ailleurs que l’absence de réponse dans le délai imparti est considérée comme un refus.
Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est une opportunité intéressante, mais avant de l’accepter, posez-vous les bonnes questions. Cela vous permettra de mieux comprendre ses implications et de prendre votre décision en toute connaissance de cause.
Avec le CSP, vous percevez une indemnité appelée Allocation de Sécurisation Professionnelle (ASP), équivalente à :
Attention cependant : si avec plus d’un an d’ancienneté, l’ASP est généralement supérieure à l’ARE, en acceptant un CSP, vous renoncez à vos 3 premiers mois d’indemnité compensatrice de préavis, votre employeur devant verser cette somme à France Travail pour participer au financement de ce dispositif ; si votre préavis était d’une durée supérieure à 3 mois, votre employeur vous reversera le montant correspondant aux mois supplémentaires au moment de la rupture de votre contrat de travail.
Mais prenons un exemple concret pour que vous puissiez y voir plus clair : vous aviez plus d’un an d’ancienneté, touchiez un salaire brut de 2 500 € par mois, et auriez dû effectuer quatre mois de préavis.
En acceptant un CSP, vous bénéficierez du statut de stagiaire de la formation professionnelle, et accéderez à un accompagnement renforcé dispensé par France Travail ou un opérateur agréé. Cet accompagnement inclut :
En comparaison, si le chômage classique vous offre également un accompagnement, celui-ci est généralement beaucoup moins intensif et personnalisé ; de plus, votre rémunération sera souvent moins élevée avec l’ARE qu’avec l’ASP.
Oui, vous êtes totalement en droit de refuser un contrat de sécurisation professionnelle. Dans ce cas, votre employeur vous notifie de votre licenciement et vous verse en intégralité les indemnités liées à votre licenciement économique suivantes si vous y êtes éligible :
Si vous avez travaillé au moins 6 mois au cours des 24 derniers mois (ou des 36 derniers mois si vous avez plus de 53 ans), vous pourrez également prétendre à l’allocation de retour à l’emploi.
Si vous n'acceptez pas le CSP, vous n’aurez néanmoins pas d’aide pour effectuer les démarches après la rupture de votre contrat. Vous devrez donc vous inscrire seul à France Travail, et votre accompagnement sera généralement moins intensif.
Vous pourriez ainsi avoir intérêt à refuser le CSP dans les cas suivants :
Vous pourrez suivre plusieurs types de formations pendant votre CSP :
Et ce n’est pas tout ! La plupart du temps, vous pourrez même suivre ces formations sans avoir à débourser un seul centime. Pourquoi ? Parce que le financement de vos frais pédagogiques peut être pris en charge par votre CSP, et que d’autres dispositifs comme des aides régionales ou votre CSP peuvent venir compléter l’apport demandé si nécessaire. Mais pour cela, il est essentiel que la formation que vous souhaitiez suivre soit reconnue et éligible à ces différents dispositifs.
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Un contrat de sécurisation professionnelle dure au maximum 12 mois, et peut même prendre fin avant son terme dans plusieurs cas :
Si à la fin de votre contrat de sécurisation professionnelle, vous n’avez pas retrouvé d’emploi, vous pouvez (si vous êtes éligible) bénéficier de l’allocation de retour à l’emploi proposée par France Travail.
Plus qu’un simple filet de sécurité, le contrat de sécurisation professionnelle vous offre l’opportunité de vous réinventer après un licenciement économique. Et si vous en profitiez pour prendre du recul et réfléchir à ce que vous voulez faire de votre vie ?
Que vous ayez 30, 40, 50 ou même 60 ans, en finançant vos formations professionnelles, le CSP vous offre l’occasion de changer de voie pour exercer un métier porteur. Le plus important, c’est de choisir une formation adaptée au marché de l’emploi, et qui vous permettra d’être rapidement opérationnel, car votre CSP ne peut dépasser 12 mois. Pour cela, l’idéal est de suivre des bootcamps, des cursus intensifs et axés sur le pratique.
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Le CSP offre une indemnisation plus avantageuse (75 % du salaire brut) et un accompagnement renforcé, tandis que l’ARE est moins élevée, mais peut vous permettre de percevoir votre indemnité compensatrice de préavis. Tout dépend donc de votre situation et de vos priorités.
Le CSP peut être inclus dans un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE). Le PSE précise les mesures de reclassement proposées, dont le CSP est souvent l’option phare pour les salariés licenciés économiquement dans les entreprises de moins de 1 000 salariés.
Le CSP est obligatoire pour toutes les entreprises de moins de 1 000 salariés procédant à des licenciements économiques, ou étant en situation de liquidation ou de redressement judiciaire. Si votre employeur ne vous le propose pas, contactez rapidement France Travail (anciennement Pôle emploi) ou un conseiller juridique pour faire valoir vos droits.
Notez néanmoins que si le CSP est souvent le dispositif privilégié pour les entreprises de moins de 1 000 salariés, votre employeur peut préférer vous proposer un congé de reclassement. Dans ce cas, il est normal qu’il ne vous propose pas de CSP, car ces deux dispositifs sont exclusifs l’un de l’autre.
Durant les 21 jours de réflexion, c’est votre employeur qui prend en charge le maintien de votre rémunération.