La reconversion professionnelle en France - Rapport 2025
Découvrez les statistiques clés sur la reconversion professionnelle en France : nombre de reconversions, motivations, obstacles et dispositifs d’accompagnement.
Le licenciement économique est une situation redoutée par de nombreux salariés, et pour cause : elle vous plonge dans une période d’incertitude, tant financière que professionnelle.
Vous risquez d’être prochainement licencié pour motif économique ? Dans cet article, vous en apprendrez plus sur vos droits, les indemnités que vous pourriez toucher et les dispositifs qui pourront vous aider à réagir et à envisager une éventuelle reconversion vers un secteur porteur si vous souhaitez profiter de ce moment pour changer de voie. Bonne lecture !
Défini par l’article L1233-3 du Code du travail, le licenciement économique est une forme de rupture du contrat de travail qui survient lorsqu’une entreprise doit se séparer de salariés pour des raisons économiques. À la différence d’un licenciement pour motif personnel qui repose sur des fautes ou des insuffisances professionnelles, le licenciement pour motif économique est donc plutôt motivé par des raisons structurelles ou conjoncturelles.
Dans les faits, seules quatre situations précises permettront à votre employeur de vous licencier pour motif économique :
Il existe deux grandes catégories de licenciement économique :
La principale distinction entre licenciement économique individuel ou collectif repose sur l’ampleur des procédures associées. Ainsi, les licenciements collectifs impliquent souvent des consultations avec les représentants du personnel et la mise en place de dispositifs d’accompagnement comme le congé de reclassement ou le contrat de sécurisation professionnelle (ou CSP).
Comme de nombreux salariés concernés, vous vous demandez sûrement qui part en premier dans un plan social ? Sachez que pour déterminer les salariés impactés, votre employeur doit respecter les critères d’ordre établis par votre convention collective ou un accord d’entreprise. En l’absence de convention ou d’accord, il doit respecter des critères fixés par la loi qui peuvent inclure :
Notez que cette liste est non exhaustive et que d’autres critères peuvent s’y ajouter, à condition qu’ils ne soient pas discriminatoires. Enfin, pour établir l’ordre des départs, s’il doit tenir compte de l’ensemble de ces critères, votre employeur peut décider d’accorder plus de poids à l’un d’eux.
Les articles L1233-1 à L1233-91 du Code du travail encadrent strictement le licenciement pour motif économique, et les divergences de procédure qui existent selon :
Si la procédure exacte d’un licenciement économique varie selon la taille de l’entreprise et le nombre de salariés concernés, il est tout de même possible d’en définir les grandes étapes :
Vous êtes licencié pour motif économique et vous vous demandez à quoi vous avez droit ? Lors d’un licenciement économique, les entreprises ont des obligations précises, qui dépendent de leur taille et du nombre de licenciements prévus. Voici un résumé simple :
Un accompagnement collectif (PSE) : Si votre entreprise compte 50 salariés ou plus et qu’elle prévoit de licencier 10 salariés ou plus sur une période de 30 jours, elle devra mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Un accompagnement individuel : Quel que soit le cas, vous aurez droit à un accompagnement personnalisé :
Vous pourrez découvrir ces différents dispositifs plus en détail dans la suite de cet article.
Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est obligatoire si votre entreprise compte 50 salariés ou plus et qu’elle compte en licencier au moins 10 sur une période de 30 jours.
Le PSE vise à limiter l’impact des licenciements en proposant notamment :
Une fois ce PSE établi, il doit être soumis à l’approbation de la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (la DREETS). Votre employeur ne pourra vous notifier de votre licenciement qu’en cas de validation. Si la DREETS pose son veto, il devra alors effectuer les modifications demandées, consulter à nouveau le CSE, et soumettre à nouveau ce plan.
Pour une vue d’ensemble des mesures qui peuvent émaner d’un PSE, n’hésitez pas à consulter notre rapport sur les plans sociaux en France en 2025.
Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) doit être proposé aux salariés en CDI des entreprises :
Si un CSP vous est proposé, vous disposerez d’un délai de 21 jours calendaires pour l’accepter ou pour le refuser. En bénéficier vous permettra par ailleurs de percevoir une allocation spécifique de compensation, qui correspond à 75 % de votre salaire journalier de référence, d’accéder à un accompagnement renforcé pour trouver rapidement un nouvel emploi, ou de vous reconvertir en suivant des formations financées par France Travail lors de votre CSP.
Vous pouvez bénéficier d’un congé de reclassement en cas de licenciement économique si :
Le congé de reclassement vous permet notamment :
Ce dispositif est souvent utilisé en complément d’un PSE pour maximiser les chances de réinsertion professionnelle.
Plusieurs indemnités de licenciement économique sont prévues pour vous permettre de compenser la perte de votre emploi, chacune d’elles correspondant à une situation particulière.
L’indemnité de licenciement est un droit pour tout salarié justifiant d’au moins 8 mois consécutifs d’ancienneté dans son entreprise. Son montant minimum est fixé par la loi, et elle ne peut ainsi être inférieure à :
Elle est calculée sur la base du salaire brut moyen (des 12 ou 3 derniers mois, selon l’option la plus favorable) et prend en compte les années complètes d’ancienneté.
Notez que des conventions collectives peuvent prévoir des montants plus avantageux, et que des indemnités supplémentaires dites supra-légales peuvent être négociées entre vos représentants du personnel et votre employeur.
Prenons un exemple concret pour que vous compreniez mieux. Marie travaille depuis 15 ans dans son entreprise et touche un salaire brut de 3 000 € par mois lorsqu’elle est licenciée pour motif économique. Son indemnité de licenciement se calcule comme suit :
Son indemnité de licenciement totale s'élève donc à 7 500 + 5 000 \= 12 500 €, sauf si son contrat ou une convention collective prévoit des dispositifs plus avantageux.
Avant la fin de votre contrat de travail, vous êtes en principe tenu d'effectuer un préavis lors duquel vous touchez votre salaire habituel (même si on parle alors d’indemnité de préavis). Mais votre employeur peut vous dispenser de préavis ; dans ce cas, il doit alors vous verser une indemnité compensatrice de préavis, qui correspond au salaire que vous auriez touché en travaillant.
Notez néanmoins qu’il existe des cas particuliers :
Si à la date de fin de votre contrat de travail, il vous reste des congés payés acquis et non pris, vous toucherez une indemnité compensatrice de congés payés. Celle-ci est calculée sur la base de
Votre employeur retiendra le montant qui est pour vous le plus avantageux.
Après un licenciement économique, vous pouvez prétendre à l’allocation chômage (ou l’ARE, pour Allocation de Retour à l’Emploi) versée par France Travail. Mais pour cela, vous devez :
Le montant de votre indemnité chômage dépend de votre salaire brut moyen des 12 derniers mois et est plafonné. Dans certains cas, des mesures spécifiques prévues par exemple par le CSP peuvent vous offrir une allocation plus avantageuse.
Vivre un licenciement économique est souvent déstabilisant, mais cette période peut également vous offrir l’opportunité de réfléchir à votre carrière pour mieux rebondir. En fonction de vos priorités et de vos aspirations, plusieurs options s’offrent ainsi à vous :
Si vous souhaitez retrouver du travail rapidement, certains dispositifs pouvant être proposés en cas de licenciement économique sont particulièrement avantageux. C’est par exemple le cas du contrat de sécurisation professionnelle, qui vous permet par exemple de bénéficier :
Dernier élément à ne pas négliger : si vous retrouvez un emploi avant la fin de votre CSP, dans certains cas vous pourrez même toucher une prime de reclassement, qui correspond à 50 % de vos droits ASP restant.
Si vous êtes licencié pour un motif économique, vous pourrez alors bénéficier d’un contrat de sécurisation professionnelle et/ou d’un congé de reclassement. Ces dispositifs, notamment lorsqu’ils sont mis en place par des grands groupes, vous offrent souvent des aides généreuses, supérieures à ce que vous auriez touché avec une simple allocation chômage.
Ces indemnisations vous permettent d’aborder plus sereinement votre retour à l’emploi. Vous pouvez ainsi prendre un peu plus de temps pour retrouver un bon poste, et n’êtes pas obligé de vous jeter sur la première offre venue et qui pourrait vous faire revivre une situation instable à court terme.
Le chômage peut aussi être vu comme une période idéale pour monter en compétences ou vous reconvertir. C’est encore plus vrai si vous êtes licencié pour motif économique, car vous pourrez alors profiter des dispositifs avantageux proposés dans le cadre d’un congé de reclassement ou d’un CSP. Cela peut par exemple inclure :
En profitant de cette période pour vous former, vous pourrez ainsi développer des compétences recherchées, et améliorer vos chances de décrocher un poste mieux rémunéré ou plus stable.
Vos aspirations professionnelles ont changé et vous envisagez de changer de carrière ? Que vous ayez 30, 40, 50 ou même 60 ans, la rupture de votre contrat de travail pourrait vous offrir l’opportunité que vous attendiez pour vous reconvertir. Après un licenciement économique, vous bénéficierez en effet d’aides à la formation, mais disposerez également de temps pour :
Vous avez envie de creuser cette piste ? Alors prenez le temps de réfléchir à vos aspirations, et consultez nos guides qui devraient vous aider à planifier votre nouvelle aventure professionnelle :
La rupture conventionnelle est un accord mutuel entre un salarié et son employeur pour mettre fin au contrat de travail, tandis que le licenciement économique est une décision unilatérale de l’employeur justifiée par des difficultés économiques, des mutations technologiques ou une réorganisation nécessaire de l’entreprise.
Après un licenciement économique, les seniors peuvent se reconvertir en bénéficiant de dispositifs comme le CSP et le CPF, et profiter du financement de certaines formations parfois prévu par un PSE.
Non, un salarié ne peut refuser un licenciement économique, mais si les raisons invoquées par l’employeur ne sont pas fondées ou si la procédure n’a pas été respectée, il peut contester sa légalité devant les Prud’hommes.